Interview accordée au groupe ITSLIQUID (Italie) pour ma participation à une exposition à Londres sur le thème de l’Alchimie.

– Qu’est-ce que l’art pour toi ?

En tant qu’artiste créateur mais aussi en tant que spectateur, voir admirateur  et aussi héritier.

Pour l’artiste, peindre est devenu une impérieuse nécessité intérieure. Je ne peux pas ne pas peindre. C’est une démarche alchimique au sens que ce que je fais à l’extérieur sur la toile me change à l’intérieur. C’est ma conscience (mon âme) qui décide et prend le contrôle. Le tableau fini est le plus souvent le résultat d’un long processus, artistique et spirituel.

Pour les admirateurs, il y a de multiples facettes. Pour moi, l’art devrait surtout être une nourriture de l’âme. Je cherche à partager une quête spirituelle et artistique. La peinture est un art méditatif.

Enfin, comme héritier je me sens plein de gratitude pour ces grands peintres qui ont ouvert la voie de la liberté et de l’audace. Je n’exclus rien, je suis admirateur de nombreux peintres anciens et contemporains. Des peintres pourtant très éloignés de ma démarche. 

-Quelles sont tes origines? Quelle est l’expérience qui a le plus influencé votre travail ?

Je suis un autodidacte qui étudie la spiritualité et la peinture depuis 55 ans. Deux passions en raisonnance qui me font cheminer. Deux quêtes…et de nombreux liens.

Mes influences ? Des séjours en Inde, dans des ashrams et des pèlerinages dans l’Hymalaya, avec d’incroyables rencontres. Des lectures qui sont des rencontres spirituelles, je citerais Gurdjieff, Theillard de Chardin, Ma Anandamayi, Padre Pio, … Et surtout les grands courants religieux et spirituels, l’hindouisme, le Judaïsme, la chrétienté, le Bouddhisme, le chamanisme, le taoïsme, l’alchimie, le shintoïsme, etc.

– Où trouvez-vous votre inspiration ?

Ce que j’ai assimilé des livres de sagesse associé à des méditations quotidiennes.

Je cherche à partager la jubilation que j’éprouve quand j’ai le sentiment d’avoir assimilé un fragment de sagesse, une étincelle de vérité. Il ne s’agit surtout pas de donner des leçons. Il s’agit de joie, de bonheur, de simplicité, de quête. Un grand chaman nous a dit « depuis que je partage tout je ne manque de rien. »

– Qu’est-ce qu’être artiste aujourd’hui ?

Etre artiste en général ? Je ne sais pas.

Ce que je sais par contre, c’est qu’il faut avoir quelque chose à exprimer et trouver l’outil approprié pour le faire. Je n’ai ni la patience ni le talent pour écrire de longues et nombreuses pages, encore moins pour la musique mais la peinture et le dessin me conviennent.

Tout a du sens, et tout est vivant et intelligent.

Etre artiste aujourd’hui c’est aussi réaliser des œuvres qui peuvent être des upagurus pour certains chercheurs. Chacun de mes tableaux exprime une pensée, une histoire qui, au-delà du mental, s’adresse à l’âme.

Etre artiste aujourd’hui c’est aussi être créateur de liens.

-Est-ce que ton style a changé au fil des ans ? De quelle manière?

Oui bien sûr. La peinture est un art vivant, en mouvement et méditatif.

J’ai commencé par une vive et forte utilisation des couleurs. Je n’utilise d’ailleurs que la peinture à l’huile pour justement obtenir le plus de feu et de lumière.

Après quelques années, j’ai senti le besoin du trait. J’utilise des marqueurs à l’encre indélébile (blanc, noir, bleu, rouge…). Je m’inscris, ce faisant, dans l’art calligraphique chinois ou japonais. Il s’agit de trouver le geste juste, précis. Le trait ajoute du sens à la toile. Il n’y a pas de corrections possibles. Le geste intuitif, spontané, précis. La justesse quoi. 

Tous mes tableaux sont différents. Certains sont associés (que j’appelle des fractales) pour illustrer un thème. Par exemple, les 7 calamités, les 6 Ripus, les 3 Gunas, etc…

– Que pensez-vous du concept de ce festival ? Comment cela vous a-t-il inspiré ?

Un grand bravo pour le choix de l’Alchimie. Choix rare et courageux.

L’Alchimie, comme le Taoïsme me passionnent depuis longtemps.

Je n’ai pas hésité pour participer, c’était une évidence pour moi.

Le choix des tableaux que je présente à l’exposition, a été facile et sans doutes.

Ce sont des philosophies basées sur l’idée que tout est lié et tout est vivant. Ce sont les liens qui donnent du sens. Ainsi, comment ont-ils pu relier des planètes, des saisons, des traits de caractères et des métaux ?

Il n’y a que dans les Védas et l’Alchimie où l’on parle des quatre éléments. Le TAO en mentionne 5…

Oui c’est certain. 

– En quoi l’œuvre présentée dans notre exposition est-elle liée au thème du festival ?

Les quatre tableaux constituent une fractale qui illustre les quatre éléments et l’énergie vitale. Le soleil central symbolise l’Ether des alchimistes, le Tchi des taoïstes, l’Atma des Védas, et peut être même l’esprit Saint des chrétiens.

Plusieurs lectures sont possibles. Si on divise nos existences en quatre grandes périodes. On peut comprendre que chaque période est « dominée » par un élément, La naissance et l’eau, la croissance et la terre, la spiritualité et le feu, et enfin la libération et l’air. Une autre lecture est liée aux calamités actuelles. Un monde dominé par nos égos qui rend la planète invivable, et seul le feu intérieur peut encore nous sauver.

– Pensez-vous qu’ITSLIQUID GROUP puisse représenter une opportunité pour les artistes ?

– Avez-vous aimé coopérer avec nous ? Oui, j’aime la démarche et l’attitude de vos équipes. Mais ma coopération avec ITSLIQUID commence cette année.

– Que pensez-vous de la plateforme ITSLIQUID ? Pas assez de pratique pour formuler une opinion argumentée